Lutter contre la désinformation
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Le besoin
La chasse aux infox, aussi impérieuse que complexe
Infox : un risque permanent
J'ai vu se transformer mon univers professionnel de la presse depuis l'apparition d'Internet et des réseaux sociaux. Dans un environnement d'information immédiate et massive, la tentation du scoop est grande et fait courir le risque de relayer une fake new ou infox.
L'infox peut être une information sensible erronée et propagée par crédulité, une rumeur infondée, voire une fausse information délibérément fabriquée par des acteurs aux intentions douteuses : lobby de toute sorte, ou bien cellule extrémiste voire terroriste.
L'impact inquiétant des fake news
Les méfaits de la désinformation ont toujours existé, mais ils prennent une ampleur inquiétante à l'heure où chacun accède à Internet, tant comme lecteur que comme auteur ou diffuseur :
- influence sur des scrutins nationaux,
- impacts médiatiques et financiers pour des entreprises,
- écho donné aux activistes les plus extrémistes ou aux lobbys, prime à la déloyauté des moyens de communication
- perte de confiance généralisée envers les médias, développement des thèses complotistes
- déchaînements haineux, lynchages, violence fondés sur une désinformation.
Traquer la désinformation : une obligation légale des professionnels de l'information
Face au danger croissant que représentent les fake news, nombre de pays ont légiféré.
La France a ainsi complété diverses dispositions existantes par la loi contre la manipulation de l'information, pour mieux se prémunir en particulier contre les infox véhiculées par les plateformes Internet.
Traquer les fake news sur les réseaux sociaux, un service aux lecteurs
Débusquer et dénoncer les infox est une obligation légale, c'est également un service que les lecteurs ou les auditeurs, qui font confiance aux journalistes pour traquer les fake news et préciser la véracité des informations, attendent de leurs médias .
Mais comment confirmer ou invalider une information ?
Vérifier le caractère plausible et sérieux d'une information est une opération complexe, souvent coûteuse en temps quand le lectorat attend une information rapide de faits nouveaux.
Une des difficultés tient au caractère multifactoriel de la fiabilité d'une information : confiance dans la source, repérage de faits contradictoires, diversité des supports à contrôler et comparer : texte écrit, audio, photos, vidéo....
La solution
Le traitement de la langue contre la désinformation, parmi d'autres techniques
Fact checking : un processus et une palette d'outils
Le fact checking est d'abord un processus, qui fait coopérer une palette d'outils, afin d'éclairer la qualification des informations par les professionnels.
Dans cet arsenal, le traitement de la langue est un des moyens utilisés, aux côtés de diverses technologies.
Le traitement automatique des langues pour qualifier l'information
Pour qualifier la fiabilité de l'information, le processus, essentiellement humain, peut s'appuyer sur des fonctions automatisées très diverses, comme par exemple :
- La recherche d'alertes de fiabilité émises sur la source par des réseaux sociaux ou des médias
- La comparaison des faits allégués avec des publications similaires : repérage de contradictions, de controverses
- L'apparition d'informations fausses confirmées comme telles dans le contexte de publication de l'information évaluée (même source ou même auteur)
- Un comptage des publications du même contenu à grande échelle par le même compte sur les divers médias sociaux, ou de contenus très similaires (flooding)
- L'historique de la circulation de l'information : quelle est la première source identifiable, qui l'a reprise, à partir de quel pays
- Une recherche d'images similaires pour détecter des photos liées à d'autres faits que ceux allégués par un texte : reconnaissance de lieux
- Une reconnaissance automatique de caractères dans des images additionnée si besoin de traduction automatique, pour vérifier du texte susceptible d'invalider le lien entre la photo et le fait allégué
Points d'attention
La solution à mettre en œuvre consistant à faire coopérer une palette d'outils d'investigation et de vérification pour se forger une conviction, elle s'envisage volontiers selon une démarche itérative et très progressive, laissant une large part à l'innovation, aux expérimentations pilotes et au partage des meilleures pratiques parmi les utilisateurs.